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Quinzaine du Commerce Equitable 2025

  • 06.05.25

Max Havelaar France dévoile des chiffres 2024 en hausse, et annonce plusieurs initiatives pour les filières françaises, dont un Observatoire de la Rémunération Agricole Équitable.

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Paris, le 29 avril 2025 – Loi EGALIM 4 reportée, prix planchers oubliés, négociations commerciales très dures… le secteur agricole français ne progresse pas vers plus d’équité. A l’international, le chaos douanier provoqué par les Etats-Unis, la spéculation sur le café et le cacao accroissent les tensions et fragilisent les filières. Dans ce contexte, les chiffres du commerce équitable Fairtrade/Max Havelaar pour 2024 sont rassurants : +4,1%. A l'occasion de la Quinzaine du Commerce Équitable, l'ONG présente des résultats qui confirment la confiance des consommateurs, une floraison d’innovations et le succès du lait français, mais veut accélérer pour :

  • Plus de filières : premier produit blé français, premières légumineuses, une expérimentation en faveur de la viande bovine, filière la moins rémunératrice en France ; à l’international : soutien au café, investissement dans la cajou équitable et le coton ;
  • Plus de transparence : publication des détails de tous ses prix équitables, création d’un Observatoire de la Rémunération Agricole Équitable, lancement d’une étude sur le « revenu attendu » des agriculteurs pour le rester, déploiement de diagnostics juste rémunération avec les collectivités locales…En l’absence d’action publique, Max Havelaar mise sur la transparence et le débat pour faire avancer les choses sur la rémunération agricole.

"Les nombreux débats publics et projets de loi n’ont pas fait avancer les choses : un agriculteur sur cinq vit toujours sous le seuil de pauvreté. Forts de la confiance maintenue des Français dans le commerce équitable, nous voulons apportons plus de réponses concrètes et relancer le débat. Nous lançons de nouvelles filières, nous créons un Observatoire de la rémunération agricole avec un appel aux chercheurs intéressés, nous offrons aux acheteurs publics locaux la possibilité de réaliser des diagnostics juste rémunération sur le terrain…Le commerce équitable a des réponses face à la crise agricole." explique Blaise Desbordes, directeur général de Max Havelaar France.

Chiffres 2024 : la confiance est là, le marché progresse à près de 1,4 Milliard d’€

Malgré une consommation moyenne des Français atone, notamment en grandes surfaces, les ventes de produits labellisés Fairtrade/Max Havelaar ont progressé en 2024, le chiffre d’affaires atteint 1,384 milliard d’euros, en hausse de 4,1%. La fidélité des consommateurs à la démarche équitable se confirme donc, malgré l’inflation. Ils plébiscitent notamment les trois produits phares cacao, café et banane (83 % du total), ancrés dans le quotidien, présents partout, et accessibles au niveau du prix. Mais aussi le lait français qui décolle en 2024 dans les achats publics. Parmi les entreprises engagées, il y a eu l’arrivé de marques iconiques : Saint-Louis (sucre de canne), Candia (lait chocolaté), Yoplait (dessert chocolat).

« Dans une période marquée par l’instabilité, et alors que les Français continuent de faire des choix marqués par deux ans de forte inflation, nous constatons que les produits labellisés équitables se maintiennent et innovent en 2024. Le Bio se redresse, c’est positif pour les produits doublement labellisés » déclare Blaise Desbordes, directeur général de Max Havelaar France.

  • Cacao : une croissance continue (+7% en valeur) grâce à une offre en pleine diversification et innovation des marques françaises engagées (Krokola, Saveurs&Nature, Bonneterre), et grâce aux marques de distributeurs (MDD) qui jouent un rôle moteur (Lidl, Aldi, Monoprix, Action). Malgré une envolée historique du prix boursier du cacao (effondrement des récoltes en Côte d’Ivoire et au Ghana), les ventes de produits à base de cacao équitable ont progressé en volume en France (+8%, 17.300 tonnes) sans doute aussi grâce à une meilleure conscience des enjeux (cf. étude récente sur les importations françaises).
  • Café : stabilité des volumes dans un marché tendu : Dans un contexte de hausse du prix en bourse, les ventes de produits café labellisés Fairtrade/ Max Havelaar sont stables en volumes (13.093 tonnes importées) avec une progression de +3% en valeur : les consommateurs restent fidèles à « leur » café responsable, la boite Petits Producteurs (Malongo) en tête…
  • Banane : retour à un niveau record pour un fruit « refuge » : produit emblématique du commerce équitable avec 12% du marché français, la banane labellisée Fairtrade/Max Havelaar retrouve en 2024 des volumes records, équivalents à ceux d’avant crise avec 91 812 tonnes commercialisées. Disponible partout, à prix accessible.
  • Enseignes : 62% du chiffre d’affaires des produits labellisés Fairtrade/Max Havelaar est généré dans les enseignes de la grande distribution.
  • Circuits bio et restauration collective connaissent une croissance à deux chiffres (+28 % en réseaux bio -Biocoop, Naturalia, etc. – et +13 % en restauration hors domicile.
  • Les PME toujours en pointe : 68 % des entreprises engagées auprès du label sont des TPE/PME françaises, signe d’ancrage territorial et de lien au « made in France », et 2024 début 2025 voient l’arrivée aussi de grandes entreprises avec des marques iconiques : Yoplait, Saint-Louis, Candia...

Lancement de produits et nouvelles filières françaises : blé, légumineuses et viande bovine

Depuis 2024, le cahier des charges Max Havelaar “Origine France” s’ouvre aux grandes cultures, permettant de structurer des filières agricoles françaises équitables, en bio comme en conventionnel. Objectif : garantir des prix minimums justes aux agriculteurs français et répondre à la demande croissante des consommateurs et des collectivités pour une alimentation plus locale, éthique et durable.

Max Havelaar France annonce pour cette Quinzaine le développement de 2 nouvelles filières françaises à fort enjeu social, économique et écologique :

1. Les légumineuses : structurer des débouchés justes et durables

Deux coopératives pilotes s’engagent avec Max Havelaar France pour développer de nouvelles filières équitables françaises de lentilles, pois chiches, haricots et blé :
  • Terres du Pays d’Othe (TPO), dans l’Aube : une association de producteurs passionnés 100% bio, déjà bien renommée auprès des collectivités ;
  • Union Entente, dans l’Ouest : une union de coopératives qui structure une offre pour répondre à la demande de la restauration collective en farine et produit du blé.

Ces filières permettront :

  • La mise en place de prix minimums garantis adaptés à chaque territoire ;
  • L’accès à des marchés publics différenciants, notamment pour les cantines scolaires et les collectivités ;
  • La valorisation de cultures écologiquement vertueuses, riches en protéines végétales.

« Le commerce équitable est la seule façon de structurer des filières durables et cohérentes. Il permet au consommateur public comme privé de différencier son achat en étant informé, conscient, assuré des impacts positifs de celui-ci. Cela garantit une juste valorisation de la qualité du travail du producteur. C'est une réponse concrète aux besoins, économiques, sociaux et environnementaux de la société. » explique Zoltan Kahn, directeur général des Terres du Pays d’OtheLa viande bovine : une expérimentation inédite entre producteurs et futurs acheteurs

2. La viande bovine : une expérimentation inédite entre producteurs et futurs acheteurs

La Caisse des écoles du 20ème, l’Organisation de Producteurs ELVEA et Max Havelaar France expérimentent ensemble une filière équitable “viande bovine” locale. Ce projet ambitieux s’inscrit dans un double objectif : garantir une rémunération décente aux éleveurs franciliens, et approvisionner les cantines avec une viande de qualité, éthique et durable.

Pourquoi est-il crucial de construire plus d'équité dans la filière bovine française aujourd’hui ? Elle traverse une crise structurelle profonde :

  • Baisse continue du nombre d’éleveurs,
  • Variations des prix et des volumes, avec une mise en concurrence par rapport aux importations venant d’élevage ne respectant pas les mêmes normes de production,
  • Variation des coûts de production à supporter pour les éleveurs,
  • Manque de visibilité sur les revenus à moyen-terme.

En structurant cette filière avec un label de commerce équitable, la Caisse des écoles du 20ème et l'Organisation de Producteurs Nos Bovins d'Île de France agissent pour que les producteurs soient justement rémunérés, et pour que les convives – notamment les enfants – aient accès à des produits sains et responsables.

Lancement du premier Observatoire de la Rémunération Agricole Equitable (ORAE)

Alors que les réformes agricoles peinent à aboutir (loi Egalim 4 reportée, prix planchers évoqués mais non instaurés…), et alors que les négociations commerciales ont été particulièrement dures cette année, la question des revenus agricoles reste largement non résolue. Dans le même temps, la demande sociale ne faiblit pas : 86 % des Français se déclarent favorables à des prix garantis aux producteurs pour assurer un revenu digne (Baromètre Max Havelaar/OpinionWay, 2024).

Dans ce contexte, Max Havelaar France lance le tout premier Observatoire de la Rémunération Agricole Équitable. Il a pour mission de documenter, partager et analyser les revenus agricoles à travers des données fiables, des études inédites et des échanges entre experts, professionnels du secteur, collectivités et société civile.

Premières études à venir :

  • Une étude pour définir le revenu décent des agriculteurs français : identifier la première référence scientifique du niveau de revenu décent adapté aux ménages agricoles ;
  • Une grande concertation sur le “revenu d’intérêt agricole » : étudier les différences entre un revenu permettant d’être au-dessus du seuil de pauvreté, un revenu décent et un revenu suffisamment intéressant pour que les agriculteurs décident de continuer à exercer le métier, ou pour que de nouvelles générations le choisissent.

Par ailleurs, grâce à un financement du Programme National de l’Alimentation (PNA) et l’Ademe, Max Havelaar France va déployer des diagnostique de juste rémunération pour des collectivités soucieuses de construire des filières locales et équitables.

« Le débat sur la rémunération agricole est trop souvent confisqué par des chiffres incomplets ou incompréhensibles. Avec l’Observatoire de la Rémunération Agricole Équitable, nous voulons remettre des faits au coeur de la démocratie alimentaire, et montrer qu’un revenu décent pour les agriculteurs est possible et nécessaire. Nous devons aussi poser une question franche : quel est le niveau de revenu qui fait que les agriculteurs décident de le rester ? », déclare Blaise Desbordes, directeur général de Max Havelaar France.

A PROPOS DE L'ASSOCIATION MAX HAVELAAR FRANCE

L’ONG Max Havelaar France, membre fondateur du mouvement international Fairtrade/Max Havelaar, agit pour un commerce équitable, respectueux des droits humains et de l’environnement. Avec le label Fairtrade/Max Havelaar, elle mobilise les entreprises, les consommateurs et les pouvoirs publics afin de transformer les pratiques et de soutenir les producteurs et travailleurs défavorisés. Elle sensibilise l’opinion publique et milite en faveur d’une économie mondiale éthique et responsable.

CONTACTS PRESSE

  • Agence Etycom | Aelya NOIRET | 06 52 03 13 47 | a.noiret@etycom.fr
  • Association Max Havelaar France | Jules Montane | 06 61 13 50 51 | j.montane@maxhavelaarfrance.org